53 millions d'enfants de 18 pays ont bénéficié de la chimioprévention du paludisme saisonnier en 2023

05 avr 2024

La SMC Alliance est un consortium de pays et d'organisations impliqués dans la mise en œuvre de la chimioprévention du paludisme saisonnier. À la fin du mois de février 2024, ce consortium s'est réuni à Abuja, au Nigeria, afin d'examiner les résultats des campagnes de CPS de 2023 et de faire le point sur les succès et enseignements tirés.

La réunion a été l'occasion d'apprendre que 53 millions d'enfants avaient bénéficié de la CPS en 2023. Le Nigeria est le pays dans lequel le plus grand nombre d'enfants, à savoir près de 28,7 millions, a été traité par cycle de CPS. Au total, 1 078 millions de traitements ont été administrés depuis 2012.

Pour la première fois en 2023, Madagascar et la Côte d'Ivoire ont rejoint les 16 pays mettant déjà en œuvre la CPS. Le Mozambique a multiplié par 12 la mise en œuvre de la CPS, permettant ainsi à 1,3 million d'enfants d'être traités en 2022 contre 0,1 million en 2021.

Selon le Rapport 2023 sur le paludisme dans le monde, 608 000 personnes ont succombé tragiquement au paludisme l'an dernier et l'on estime à 249 millions le nombre de cas de paludisme dans 85 pays dans lesquels la maladie est endémique. Vingt-neuf pays, dont la plupart se trouvent en Afrique subsaharienne, ont représenté 95 % des cas de paludisme comptabilisés à travers le monde.

Les enfants continuent d'être les principales victimes des décès dus au paludisme. Trois décès dus au paludisme sur quatre concernent des enfants et cette proportion n'a pas évolué depuis 2015.

La stagnation du fardeau que représente le paludisme indique que les efforts doivent être intensifiés afin d'élargir l'accès à la CPS dans les pays où il est encore possible de le faire. La recherche doit elle aussi se poursuivre afin d'optimiser la mise en œuvre de la CPS dans les pays concernés.

Le Rapport 2023 sur le paludisme dans le monde a également souligné l'incidence considérable du changement climatique sur la lutte contre le paludisme et son éradication. Le changement climatique peut avoir une incidence importante sur la mise en œuvre de la CPS. En effet, l'initiative est saisonnière et se déroule pendant la saison des pluies, lorsque la transmission du paludisme atteint son paroxysme. Or, les changements climatiques qui agissent sur les régimes des pluies peuvent décaler la saison de transmission et les zones de couverture. Une surveillance continue est nécessaire pour observer les saisons et les zones de transmission du paludisme et ainsi adapter la mise en œuvre de la CPS.