Optimiser la chimioprévention du paludisme saisonnier en Afrique

25 avr 2020
Photo: LSHTM

Nous sommes très heureux d’annoncer le lancement d’un nouveau projet, dirigé par le professeur Paul Millgan et le docteur Susana Scott, « OPT-SMC : Recherches sur la mise en œuvre pour optimiser l’administration et l’efficacité de la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) », qui débutera le 1er mai 2020.

La chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) consiste en l’administration mensuelle d’antipaludiques, à savoir la sulfadoxine-pyriméthamine et l’amodiaquine, à tous les enfants de moins de 6 ans pendant la saison du paludisme. Dans les régions du Sahel et au sud du Sahel, les décès et les maladies graves causés par le paludisme surviennent principalement chez les jeunes enfants pendant la saison des pluies, qui dure généralement de quatre à cinq mois. Une CPS administrée pendant quatre ou cinq mois chaque année peut fournir aux enfants un niveau élevé de protection.

En 2019, les programmes de CPS ont concerné 22 millions d’enfants. Toutefois, bon nombre de ces enfants ne reçoivent pas le nombre total de traitements mensuels requis pour les protéger tout au long de la période à haut risque. On estime par ailleurs qu’il reste environ 13 millions d’enfants qui sont éligibles à la CPS et pourraient en bénéficier, mais qui vivent dans des zones dépourvues de programmes de CPS. La nécessité urgente de procéder à cette couverture et d’optimiser l’administration de la CPS pour protéger tous les enfants éligibles a été soulignée lors d’une consultation technique organisée par le Programme mondial de lutte contre le paludisme et le TDR (Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales) de l’OMS. Le projet OPT-SMC vise à contribuer à cet objectif en renforçant la capacité des programmes nationaux à mener des recherches sur la mise en œuvre, à adapter la CPS au contexte local et à en améliorer l’administration et l’impact.

Grâce au financement du Partenariat Europe-Pays en développement pour les essais cliniques (EDCTP), le projet OPT-SMC aidera quatorze pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale à mener des recherches sur la mise en œuvre de la CPS, en partenariat avec l’Université de Thiès au Sénégal, le TDR, Medicines for Malaria Venture (MMV) et la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM).

Pendant quatre ans (2020-2024), OPT-SMC aidera les pays à planifier et à mener des recherches sur la mise en œuvre afin de renforcer l’engagement communautaire, et d’améliorer et d’adapter l’administration de la CPS. La priorité immédiate est d’assurer la CPS dans de bonnes conditions sanitaires pendant la pandémie de Covid-19. Le Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS et l’Alliance CPS élaborent actuellement des orientations pour les pays afin de maintenir l’administration de la CPS durant la pandémie.

« Alors que la Covid-19 poursuit sa propagation rapide, l’OMS voudrait envoyer un message clair aux pays africains touchés par le paludisme », a déclaré le Dr Pedro Alonso, directeur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS.

« Ne réduisez pas vos activités prévues en matière de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme. Une personne qui vit dans une zone où le paludisme est présent et qui développe de la fièvre doit avoir accès à un diagnostic et à des soins le plus tôt possible. »